Le pourvoi en cassation est une voie de droit exceptionnelle. Ce n'est pas un troisième degré de juridiction intervenant après l'appel car le juge de cassation ne rejuge pas l'affaire. Il se contente de vérifier le respect des règles de procédure et la correcte application du droit par les juges du fond (tribunaux administratifs, cours administratives d'appel ou juridictions administratives spécialisées). Le jugement ou l'arrêt n'est annulé que si la procédure a été irrégulière ou les règles de droit mal appliquées. Dans une telle hypothèse d'annulation, ce n'est qu'exceptionnellement que le Conseil d'Etat statuera sur le fond du dossier. En principe, il renverra le soin de statuer au fond à la juridiction inférieure (cour administrative d'appel, mais différente de celle qui a rendu la décision traitée par le Conseil d'Etat).
La procédure au Conseil d’État est sensiblement la même que la procédure des tribunaux administratifs et des cours administratives d'appel. Cependant, il y a quelques différences importantes.
La représentation par avocat est obligatoire. Ce sont des avocats avec un statut particulier, on les appelle les avocats au Conseil. Les magistrats sont quant à eux appelés Conseillers.
Il n'y a qu'un Conseil d’État, situé à Paris, il n'est donc pas nécessaire de se demander quelle juridiction saisir.
Enfin, il n'y a pas de recours possible contre la décision du Conseil d’État, hormis le recours en révision et en rectification matérielle et si vous décidez de saisir la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) et qu'elle accepte de traiter votre demande. Néanmoins, il faut savoir que le recours devant la CEDH n'est pas un appel/cassation de la décision du Conseil d'Etat. Il faut dans un premier temps épuiser les voies de recours internes (tribunal administratif, cour administrative d'appel) avant de pouvoir la saisir du litige.